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Rapa Nui


Rapa Nui, une beauté hostile

L’ile de Pâques (ou Rapa Nui en langue rapanui… ça ne s’invente pas) se nomme ainsi car elle fut visitée (ce terme est plus approprié que « découverte ») par le néerlandais Jacob Roggeven le jour de Pâques en 1722 (nous sommes heureux que ce créatif navigateur se soit abstenu de nommer toutes les îles du Pacifique…).

 

Tour à tour revendiquée par les Pays Bas (1722), l’Espagne (1770), la France (1864) puis le Chili (1888) dont elle dépend toujours, Rapa Nui est pourtant restée intrinsèquement polynésienne car les « vrais » premiers habitants seraient arrivés, il y a de cela entre 800 et 1600 ans (sic !), des Marquises situées à 3200 Km (ou des Gambiers plus proches à « seulement » 2600 Km) sur des pirogues à balancier !

 

La langue, certains légumes, le morphotype de la population sont autant d’héritages ayant traversé les colonisations successives jusqu’à nos jours et ceci malgré une catastrophe démographique fin 19ème faisant tomber la population autochtone à 111 âmes (déportations vers l’Amérique latine, nouvelles maladies, guerres claniques, épuisement des ressources ?)

D’un certain point de vue, l’isolement peut être un facteur de conservation culturel… et isolée… l’île de Pâques l’est plus que tout autre terre habitée sur la planète… à près de 3700 Km du Chili, 4000 Km de Tahiti… les habitants les plus proches se trouvant sur l’île de Pitcairn à 2000 Km… du coup on remercie la NASA pour la piste d’atterrissage, issue d’un programme spatial avorté, sur laquelle un gros porteur peut se poser.

 

D’un autre coté, cet isolement est aussi très certainement la cause d’une perte d’identité importante car la tradition orale ne s’est pas propagée au-delà du territoire… il ne reste donc pas grand-chose de la religion ayant conduit à l’érection des Moaïs et il ne reste rien sinon des questions sans réponses de l’écriture Rongo-Rongo. Rien non plus sur les causes du changement de religion, sur la chute des Moaïs, sur l’avènement du Maké-Maké (Dieu créateur) et de son représentant Tongata-Manu (l’homme-oiseau).

 

Cette épaisse couche de mystère doit sans doute être une composante importante de la célébrité mondiale de cette petite île volcanique du Pacifique Sud (triangle de 23Km x 12Km x 15Km… plus petit que l’île des pins de Nouvelle Calédonie)… à moins que ce ne soit Coca Cola, omniprésent sur Rapa Nui, qui ne se soit attaché les service d’un Directeur marketing hors du commun !

 

Notre feeling :

James Cook (l’inévitable) visita l’île en mars 1774 et nota « Aucune Nation ne combattra jamais pour l’honneur d’avoir exploré l’île de Pâques, […] il n’y a pas d’autre île dans la mer qui offre moins de rafraîchissements et de commodités pour la navigation que celle-ci ».

 

De prime abord cette île est effectivement très hostile, toute la côte est déchirée et battue par d’énormes vagues (à l’exception de la seule plage à Anakena), la terre est vallonnée par l’activité volcanique passée, pelée et jaunie par le soleil, le vent et les embruns, les champs sont hérissés de roches basaltiques comme autant de dents acérées semblant se repaitre de leur récent repas dont ne subsistent que les ossements d’animaux qui jonchent ces mornes prairies.

 

Nous sommes pourtant en Polynésie mais les paysages nous rappellent l’Irlande si ce n’est le turquoise des vagues et le soleil de plomb.

 

Cependant, Rapa Nui, bien que sauvage, est également une île hypnotisante… Nous aurions pu rester des heures à regarder (et écouter) les vagues s’écraser sur les rochers, nous avons croisé la route de dizaines de moaïs (l’île en compte 887) en leur trouvant toujours un air mélancolique assez envoutant, la majesté de certains reliefs était rehaussée par la présence de troupeaux de chevaux sauvages, nous sommes enfin restés bouche bée devant la splendeur et la taille de certains cratères.

 

Un mot sur la culture vibrante sur l’île, nous étions en pleine élection symbolique de la reine (le festival Tapati) permettant à la population d’organiser des concours traditionnels et aux touristes de profiter d’un spectacle de danse, d’une exposition de sculpture, d’une course de « luge » (en fait de luge il s’agit de 2 troncs de bananiers et en fait de piste, un flanc de volcan bien raide…)

Le festival est en réalité une « grosse kermesse » durant laquelle chaque candidate doit s’entourer de danseurs, cuisiniers, sculpteurs, « guerriers »… tous issus de la population (gros, petits, musclés, élancés, handi, femmes enceintes, enfant et anciens, doués ou pas trop…). Chaque activité est notée et l’équipe qui représente le mieux la culture locale fait gagner sa « capitaine » qui devient la reine pour un an ! ;)

 

Tous les aspects culturels ne sont pas accessibles pour les profanes que nous sommes, comme par exemple le concours de kaï-kaï (incantations symboliques en langue rapanui autours d’un motif fait d’une cordelette nouée, allégorie des cieux ou de la vie quotidienne… abscon) ou encore le théâtre traditionnel…

 

Vestige de cette culture, les moaïs demeurent l’attraction principale de l’île de Pâques, on en trouve sur tout le littoral tournant le dos à la mer quasi systématiquement… certains sites sont fantastiques :

 

  • Rano Raraku : Carrière de moaïs, très nombreux, de toute taille, plus ou moins terminés, plus ou moins enfoncés dans le sol, visible de très près… définitivement notre « top site incontournable !!! »
  • Tongariki : Alignement de 15 moaïs de grande taille dos au Pacifique et faisant face à une montagne découpée, à la fois apaisant et envoutant.
  • Anakéna : Moaïs surplombant une plage de carte postale… esthétique irréprochable !
  • Tahaï : Très bel alignement à l’orée de la ville de Hanga Roa et seul moaï de l’île ayant toujours ses yeux.

 

Au culte des moaïs succéda celui de l’homme oiseau dont la cité éphémère d’Orongo est un site remarquable, perché tout au bout de l’île, tout en haut du volcan, tout au bord du cratère et juste au-dessus de la falaise… le point de vue est à couper le souffle, les vestiges des bâtiments cérémoniels sont en bon état mais les pétroglyphes sont assez peu visibles. La balade pour y arriver est des plus plaisante même si la plupart des touristes se font déposer en minibus au sommet... quel dommage !

 

Enfin, puisque nous sommes des plongeurs, nous nous sommes immergés par 2 fois dans les eaux côtières, la première entre 2 motus (dont le motu Nui sur lequel se déroulait, il y a 300ans, la récupération du premier œuf de sterne visant à désigner l’homme oiseau pour l’année à venir) pour une plongée le long d’un tombant, eau d’un bleu profond et visibilité de plus de 40m… la seconde pour voir un moaï englouti, il s’agit d’un faux, sculpté pour un tournage et immergé par la suite pour les touristes… reste que c’est une bonne idée et que avons trouvé ça plutôt cool ! Lors des 2 plongées, nous avons découvert un récif monochrome (marron) mais exceptionnellement dense et préservé. La quantité de poissons est relativement faible bien que la diversité en termes d’espèces soit au rendez-vous… un mystère de plus en quelque sorte !

  

 

on a adoré  :

  • Voir les Moaïs en vrai, et en voir plein :)
  • Visiter par nous-même des grottes de lave se terminant par 2 ouvertures béantes sur une falaise battue par d’énormes vagues turquoises
  • Etre présents pendant le Tapati 2016
  • Les ceviches (tartares de thon aromatisé)
  • Rencontrer Yvette, baroudeuse et dessinatrice septuagénaire ayant écumé le pacifique en voilier et parcourant maintenant les festivals polynésiens, afin de les croquer (https://yyb2.wordpress.com/ https://yvettebirnie.wordpress.com/ )

 

on a moins aimé :

  • La méga méga méga boite d’un participant à la descente sur tronc de bananier : sorti en civière, pas pu avoir de nouvelle ensuite :(

 

Infos pratiques  :

  • Nuit dans une pension de famille simple mais très bien située : 90 euros la nuit avec petit dej
  • Restaurants autour de 35 euros par personne ; tarifs des marchés et épiceries locaux apparentés aux tarifs français
  • Location de scooter 30 euros la journée
  • Entrée dans les parcs nationaux : 40 euros / pers pour 5 jours
  • Musée gratuit

 


20/02/2016
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