PARIS... Les copains, on pense à vous!

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Santiago & Valparaiso


Aperçu du Chili continental

La route entre l’île de Pâques et le Pérou passe par Santiago du Chili. Dès le début du voyage nous avions pris la décision de ne pas visiter ce grand pays qui borde la côte sud-ouest de l’Amérique Latine sur 4300km. Cependant, nous ne résistons pas à prolonger un peu notre escale pour visiter Santiago et Valparaiso !

 

Santiago recense plus de 5 millions d’habitants, sur les 16 millions de Chiliens, c’est une ville moderne, avec son métro, ses grandes avenues, ses embouteillages, ses malls flambants neufs en périphérie et, comme dans beaucoup de grandes villes du monde, sa rivière urbaine qui sert d’égout à ciel ouvert…

 

Valparaiso, Valpo pour les intimes, sonne comme une invitation au voyage (une de plus), la ville de Pablo Neruda se trouve à seulement 2 h de bus de Santiago, en bord de mer. Elle abrite 300 000 habitants et un gros port commercial, farouchement gardé par plusieurs bâtiments de la marine de guerre chilienne.

 

Cette parenthèse chilienne nous a fait découvrir un pays dynamique, bien plus moderne que ce à quoi nous nous attendions. Le choc des années de dictature est bien présent ce qui pousse le Chili dans une démarche d’ouverture, de démocratie, de lutte contre la corruption et de développement qui ferait saliver bon nombre de pays !

 

Notre feeling :

Nos 1ers pas en Amérique Latine (la vraie, au risque de froisser les chiliens, l’île de Pâques n’a de latinos que la langue, les empañadas et les ceviches) sont pleins de très bonnes surprises même si nous avons noté une indéniable fracture sociale qui pose question… l’occidentalisation est-elle à mettre en cause ?? certainement pour partie… une nouvelle fois nous constatons que les grandes villes apportent dans le même temps du confort pour les uns et de la misère pour les autres…                                                                  

        

Valparaiso est une ville étonnante qui fait vibrer ses ruelles et le voyageur qui s’y promène. Pourtant le bas de la ville, le long du littoral, nous a agressé... Son port énorme et grouillant; Ses immenses rues bondées, bruyantes, remplies de véhicules en tous genres; Sa digue qui « pue la pisse et la vieille poiscaille » (désolés) mais depuis laquelle nous avons observé des lions de mer à 50m du bord, et ça c’était troooop cool !!!

 

Par contre dès que nous avons pris de la hauteur, à partir "del ascensor Polanco", le point de vue sur la ville se transforme... Le panorama des maisons étagées et colorées est sublime, on découvre des ruelles peintes de toutes les couleurs (le quartier Polanco a fait l'objet d'un concours de street art faisant participer les locaux)… en un mot c’est magique… tellement magique que nous décidons de rester sur les hauts et de nous rendre à pied jusqu’à la maison de Pablo Neruda… cette looooongue balade (assez sportive et sous un soleil de plomb) nous verra traverser des ruelles escarpées, longer des ravines, profiter d’une imprenable vue mer… bref c’est un véritable trésor que nous traversons même si, il faut bien le reconnaître, derrière les fresques multicolores se cachent bien souvent un bidonville.

 

Il n’est cependant pas question de parler de taudis en ce qui concerne la Sebastiana, résidence du poète chilien si connu par chez nous (P. Neruda fut ambassadeur du Chili en France). Cette demeure, nichée dans petit parc verdoyant (et escarpé), est tout simplement une œuvre d’art abritant d’autres œuvres d’art. Chaque (petite) pièce bénéficie d’une vue sur le pacifique et comporte son lot d’objets de collection (une mosaïque, une pendule, un cheval de manège…). Pour nous, le point d’orgue de la visite réside dans le minuscule bureau, perchée en haut de la maison et disposant d’un mur recouvert par une carte des Amériques tracée par le cartographe de Louis XIV en 1691… un chef d’œuvre manuscrit rédigé en vieux françois sur laquelle la description du travail des castors canadiens est effectuée avec autant de précision, sinon plus, que l’organisation des peuplades indigènes… ce qui en dit long sur l'estime qui était prêtée aux habitants du « nouveau monde »... 

 

Enfin, nous atteignons le quartier Alegre, qui aura dans nos cœur la palme des artistes street art et où nous trouverons un restaurant qui déchire et une auberge de jeunesse improbable dans laquelle le proprio fut surpris quand je lui ai demandé la clé de notre piaule… « une clé… ahhh bah y’a pas de clé… pourquoi faire puisque tout le monde est gentil et respectueux ici… », et bah on va faire comme ça alors… et c’est très bien !

 

Le lendemain sera consacré en totalité à la découverte des quartiers Alegre, Concepción et Bellavista, où nous nous laisserons guider par nos pieds et nos yeux. Cette ville est folle d'escaliers décorés, de cafés improbables (un jeune couple allemand de Dortmund est venu y ouvrir une brasserie, une vielle chilienne francophile décore son troquet avec photo de Gainsbourg et Charlie hebdo...), de mini funiculaires et surtout de fresques murales de différentes époques, depuis les années 90 au sortir de la dictature jusqu'à nos jours avec des influences du monde entier. Une nouvelle fois, vous l’aurez compris, nous sommes enchantés par une ville que nous visitons… Et Valparaiso terminera sans doute en bonne place sur le podium des coups de cœur !

 

Santiago quant à elle est une grande ville très vivante et plutôt moche… mais c’est pratique une grande ville (surtout quand ton appareil photo t'a lâché et qu’il te faut trouver un sony store) et il semble y faire bon vivre malgré une architecture terne tant en termes de formes qu’en termes de couleurs…

 

Et puis il y a le quartier Lastarria qui borde le parc Santa Lucia, tous deux très sympas, ambiance bobo garantie, il y a même un musée des beaux-arts et un musée des arts visuels (avec une reconstitution « home made » loufoque, chiadée, en carton-pâte et en live du « Titanic » de James Cameron).

Par ailleurs, la ville propose gratuitement l’entrée au très marquant Musée de la Mémoire, des Droits de l’Homme, du Souvenir et de la Réconciliation. Avec un nom pareil nous aurions dû nous y attendre, nous avons pris une claque dans la tronche en abordant « in situ » l'histoire récente du Chili dont voici un résumé pour les nuls (que nous étions !).

 

Le 11/09/73 à 6h du matin débute un coup d'état militaire pendant lequel seront bombardés le parlement et le palais présidentiel. Salvador Allende (président en fonction) survivra aux bombardements mais sera tout de même trouvé mort par balle a 14h00 au parlement (la Moneda).

A 18h00 le même jour, la prise de pouvoir par la junte militaire sera complète, ainsi, le pays aura basculé dans la dictature en 12 heures !

 

Dans la foulée, le général Pinochet, nouvel homme fort du pays, fera rapidement interdire les partis politiques et autorisera l'internement et l'exécution des opposants.

Tout ceci est « gravé dans le marbre » dans la nouvelle constitution chilienne votée le 11/09/80.

D’un point de vue « technique », le pouvoir se dote d’organes de répression comme la DINA, remplacée peu après par la CNI, qui « gèrent » les détentions, tortures, assassinats des opposants via plus de 1000 centres de détentions !!!

Le comble, en 1975, les dictatures sud-américaines (Argentine, Chili, Uruguay et Paraguay) s'organisent pour fomenter des attentats hors de leur territoire contre les personnalités qui s'opposent au « code sud » ; Ce sera la fameuse Opération condor.

 

Cependant, peu à peu, la communauté internationale s'émeut des événements et les initiatives de soutient se multiplient, les instances internationales commencent à produire des rapports qui seront utilisés dans les futurs procès.

 

En réaction, la junte organise un référendum pour exacerber le sentiment nationaliste. Par ailleurs, le pouvoir verrouille de plus en plus la création artistique afin de contrôler au maximum sa propagande.

 

Malgré tout, dans les années 80, une farouche recherche de démocratie s’opère, des groupes militants surgissent dans la société civile, les communautés religieuses créent un comité pour la paix (dont les archives furent déclarées mémoire du monde en 2003), une presse alternative clandestine émerge, la lutte pour la liberté s'intensifie (un père ira jusqu'à s'immoler pour protester contre la détention de ses enfants par la CNI) tout en subissant la répression, la censure et la désinformation orchestrée par le pouvoir.

Cependant les manifestations se poursuivent allant jusqu’à la lutte armée qui débutât en 83 ; Certains opposants seront alors exécutés sur la voie publique suite à l’opération Albanie.

 

Le bout du tunnel sera paradoxalement lié à la constitution de 80 qui prévoyait un plébiscite en 1988 visant à entériner la poursuite du mandat de Pinochet pour 8 ans (sic !).

Mais le plébiscite ne fut pas au rendez-vous (tu m’étonnes !), la « faute » à une très bonne campagne des opposants (joyeuse et colorée) et à un contrôle des votes pour éviter les fraudes. Aussi, Augusto Pinochet fut contraint d'organiser en décembre 1989 des élections libres aboutissant à la prise de fonction, le 11 mars 1990, de Patricio Aylwin qui s’engagea, en tant que nouveau président, dans un processus de réconciliation nationale.

Augusto Pinochet quant à lui restera commandant en chef de l’armée jusqu’en 1998 (re sic !), année durant laquelle il sera arrêté et assigné à résidence à Londres. Son état de santé ainsi qu’une immunité présidentielle difficile à lever permettront au dictateur de mourir le 11 décembre 2006 sans avoir été condamné par un tribunal (re re sic).

 

Et bim !!! ça pique hein ? et encore on ne s’étend pas sur les photos des milliers de disparus affichés dans le musée, ni sur la salle de torture reconstituée, ni sur les lettres des condamnés politiques… etc…

 

Bon, on va finir sur une note positive et vous confirmer que nous aurions certainement dû prolonger notre séjour au Chili, pour visiter les déserts du nord et l’hostilité du sud Austral… (on reviendra ??)

 

on a adoré  :

  • Les couleurs de Valparaiso - la façon dont une ville moche peut être transformée d'un coup de pinceau ;) 
  • Les énormes gâteaux chiliens trop bons !
  • Dormir dans le quartier Lastaria et le voir s'animer à toute heure 
  • Papoter avec Kyle, notre jeune hôte américaine de Santiago, qui s'est pliée en 12 pour nous faciliter le séjour

on a moins aimé :

  • L'architecture de Santiago 
  • Les bruits de Klaxons et les odeurs d'ordures sur le bas de Valparaiso 

 

Infos pratiques  :

  • Bus A/R pour Valparaiso 15€/ personne 
  • Entrée de la Sebastiana 8€/pers
  • Logement à Valparaiso (chambre double en auberge de jeunesse quartier Alegre) : 30€/ nuit
  • Très bon restau dans le quartier Alegre : 25€/pers
  • Logement à Santiago (chambre airbnb dans un appart du quartier Lastaria) : 35€/ nuit
  • Bon restau dans Lastrarria : 35€/pers
  • Entrée gratuite dans les musées de Santiago
  • Taxi pour l'aéroport depuis le centre : 30€

 


03/03/2016
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