PARIS... Les copains, on pense à vous!

PARIS... Les copains,  on pense à vous!

Coup de "pousse" aux coraux de Trawangan

Les iles Gili, au nombre de 3 (Trawangan, Air et Meno), sont des « taches de sable » à l’est de Bali et au nord de Lombok.

Très touristiques (surtout Trawangan et Air) du fait du panorama « cartepostalesque » de sable ivoire et eaux turquoises qu’elles arborent (peut être aussi pour la weed, l’alcool, les champignons et les bringues…), elles se dégradent proportionnellement à l’affluence qui ne cesse de croitre… effectivement, certaines activités humaines ont considérablement et durablement endommagé le récif (pêche à la dynamite ou au cyanure(!), ancrage sauvage des bateaux, pollution…).

 

Mais tout ne semble pas perdu car un collectif (Gili Eco Trust) s’est créé pour protéger l’environnement (et le business) au travers d’actions de fond (gestion des déchets, organisation de nettoyages collectifs, recyclage du verre…) et d’actions plus ponctuelles (analyse du récif, fabrication de récifs artificiels…).

 

Les récifs artificiels (Biorock) et la préservation des écosystèmes naturels étaient les raisons de notre présence sur Trawangan durant 2 semaines, pour y suivre une formation « reef check », fabriquer un Biorock, et faire quelques plongées « utiles » pour mettre tout ceci en application (jardinage de coraux, mise à l’eau du Biorock, comptages des indicateurs de l’état de santé du récif, analyse colorimétrique des coraux, réparation d’autres Biorock…).

 

Il faut savoir (et comprendre), que les récifs coralliens présentent une importance écologique majeure pour la planète entière… oui oui… rien que ça !

Second écosystème en termes de biodiversité (après la forêt tropicale), 33% des espèces de poissons y vivent, 25% de toutes les espèces marines y grandissent, il protège de l’érosion 20% des côtes et produit plus de 25% de l’oxygène que nous respirons tous (via la photosynthèse assurée par la zooxanthelle, algue symbiotique des coraux, qui leur donne leurs couleurs)…

Par ailleurs, les récifs coralliens génèrent plusieurs centaines de millions d’euros de revenus pour les pays les abritant… ce qui est clairement un point positif pour leur survie…

 

Le reef check pour les nuls :

Méthode, simple et internationalement reconnue, qui permet de définir de façon fiable et homogène, l’état d’un récif corallien via le dénombrement sur 2 fois 100m (à 5m et à 8m de profondeur) d’espèces utilisées comme des indicateurs :

  • Poissons (perroquets, papillons, mérous, dorades, gatrains, napoléons, perroquet à bosses) – indicateurs de surpêche principalement
  • Invertébrés (oursins, crevettes nettoyeuses, bénitiers, concombres de mer, couronnes du christ, tritons, langoustes)
  • Type de substrats (roche, coraux durs ou mou, éponges, gorgones, anémones, sable, vase…)
  • Etat général du récif (dégradation naturelle, maladie, dégradation d’origine humaine)

 

Le Biorock en 2 mots :

Il s’agit d’une structure métallique servant de base à la création d’un récif artificiel. Cette structure, une fois branchée à un courant continu de faible intensité, permet une électrolyse de l’eau (grâce à une anode en titanium et à la structure métallique en tant que telle qui représente la cathode), conduisant à la production de calcaire qui se dépose sur la structure et sert ainsi de substrat aux coraux durs préalablement implantés manuellement (en effet les coraux sont des colonies d’animaux, les polypes, qui vivent dans un squelette en calcaire et qui peuvent grace à la reproduction assexuée être « jardinés/replantés ») .

Au bout de 5 à 10 ans, la structure est totalement recouverte de coraux, qui, au-delà d’une croissance 5 fois plus rapide (!), semblent résister bien mieux aux facteurs de stress.

 

Sur l’ile Gili Trawangan, tout ceci est fait sous l’impulsion d’une baroudeuse montpelliéraine, Delphine Robbe, qui se bat depuis 12 ans pour changer la donne sur un petit coin de planète !

 

Notre feeling :

Nous avions été mis en garde concernant les plongées « moyennes » aux iles Gili, surtout comparées à nos précédentes sorties... quelle agréable surprise donc que d'avoir croisé la route d'une multitude de tortues, d'une raie mobula, d'un perroquet à bosse, d'un poisson grenouille, de sèches, de requins pointe blanche et autres gris de recif…

 

Le corail est en mauvais état près de la côte mais présente de beaux plateaux un peu plus au large... Au final des plongées très sympa, prenant  encore plus d'épaisseur dans la mesure où nous suivions une formation visant à renforcer nos connaissances du milieu..

Bien entendu la  densité de vie dans ces eaux très fréquentées par les touristes est bien moins importante que dans le parc de komodo par exemple... mais qu'importe nous avons pris du plaisir sous la surface!

 

Les 2 formations suivies nous ont permis de mieux appréhender le récif mais nous aurions aimé que cela aille plus loin d’un point de vue scientifique (biologique, chimique, électrique)... par ailleurs il eut été appréciable de nous sentir plus utile en faisant peut être un peu moins de plongées loisir et un peu plus de plongées de surveillance des récifs naturels ou de « maintenance » des récifs artificiels.

« C’est toujours mieux que rien » dirons certains, mais il est vrai que contrôler 2 récifs naturels, jardiner 3 Biorocks et en construire un flambant neuf… cela ressemble quand meme fort à une goutte d’eau dans l’océan... mais nous avons la faiblesse de croire que c'est une goutte d'eau de colibri...

 

Autre point très positif... avoir vu par nous-même ce qu’est qu'un Biorock après en avoir entendu du pour et dur contre de la part de professionnels de la mer. Si « sur le papier » la méthode semble miraculeuse, on émet des doutes sur sa pérennité à 10-15 ans car si nous avons vu quelques-uns des 127 biorocks installés déborder de corail et ressembler à de vrais récifs naturels, une bonne partie manque de maintenance (alimentation électrique principalement), de jardinage, ou même a subit des détériorations (naturelles ou non).

Il est donc difficile de se prononcer sur l’efficacité réelle du système.

 

Un mot également sur l’ile en elle-même et l’ambiance qui y règne : une succession de bars branchés dont les musiques se superposent, de clubs de plongée, et de restaus chics sur les plages de sable blancs... nous nous y sommes sentis bien mais souvent trop sages et même parfois décalés au milieu d’une foule de jeunes fêtards alcoolisés.

Heureusement quelques jolies rencontres jeunes et moins jeunes (Léa, Noemmie, Sofia, Manu, Benoit et tous les autres), nous ont permi de passer d’agréables moments au milieu de ce springbreak perpetuel  

 

on a adoré  :

Léa, une minette bretonne qui vous veut du bien ;)

La pugnacité de Delphine, qui nous a montré qu’une succession de petites actions peut avoir de bien meilleurs résultats que certaines grandes idées…

Les projets innovants visant à fournir de l’énergie propre (panneaux solaires sur barque, turbine hydraulique…) aux Biorocks pour se passer d’électricité produite à base de pétrole

Habiter dans une paillotte en bambous au milieu des cocotiers au centre de l’ile (malgré les poulets neurasthéniques et les cafards…) dont la propriétaire, Miranda, est fun, chaleureuse, et bonne cuisinière

L’initiative de planète urgence et de ses membres qui s’engagent dans une démarche écologique sur leur temps personnel.

 

on a moins aimé :

La sécurité en plongée beaucoup trop légère et qui a failli mener à 3 accidents à force d’accepter des groupes trop importants, affichant un niveau hétérogène et tout ceci avec du matériel en mauvais état.

Le « détournement involontaire » de la belle idée de l’ONG planète urgence, où une mission restauration des récifs se transforme en vacances déductibles des impôts.

L’accident de décompression de Noémie, sans doute la « faute à pas de chance » car la plongée s’est déroulée correctement, avec une gestion de la remonté dans les règles… cependant, la prise en charge par le club aurait pu être plus précoce et le savoir-faire du corps médical local n’est clairement pas à la hauteur!

 

Infos pratiques  :

Un A/R en speed boat avec pick up et dépose à l'hôtel sur Bali nous a coûté 55€ par personne avec la compagnie Ekajaya.

Les hébergements simples (sans Clim ni eau chaude) sont aux alentour de 14€/nuit

Un hebergement moins roots sera facturé 30€/nuit

Les hôtels chics du front de mer se négocient entre 80 et 150€/nuit

On peut manger dans des Warungs ou au night market pour 2,5€/personne ou bien dans un bon restaurant comme le Pearl pour 30€ (sans alcool)...

   



07/11/2015
1 Poster un commentaire
Ces blogs de Voyages & tourisme pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 42 autres membres